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NUMERO 32
JUILLET/AOUT 2008
2 PAGES

TORTUE LUTH - GUYANE

TORTUE LUTH - GUYANE
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CONSERVATION DE LA TORTUE LUTH

DES | Guyane | 2003-2008
La réserve de l’Amana a été créée en 1998, comme un aboutissement des campagnes de protection des sites de ponte de tortues marines conduites au cours des vingt années précédentes dans l’ouest de la Guyane. Après trois années de plein fonctionnement, la réserve connaissait des difficultés persistantes sur le territoire desquels elle a été établie, marquant la défiance d’une très large partie de cette population devant une institution qui n’a pas encore réussi à acquérir une légitimité à leurs yeux. L’activité de préservation de la réserve était centrée sur la question importante de la conservation des tortues marines, qui sont aujourd’hui menacées par un certain nombre de facteurs naturels ou anthropiques, au nombre desquels le prélèvement des œufs par les populations amérindiennes habitant près des zones de ponte, pour une consommation familiale. La question est d’autant plus importante que parallèlement, un autre prélèvement prend la forme d’un ramassage massif destiné à la vente au Surinam voisin.
Nous étions donc confronté à un paradoxe, qui était au cœur du programme de recherche : les tortues marines semblaient n’occuper qu’une place marginale dans le système symbolique et dans les pratiques de consommation amérindiens, mais la revendication du libre prélèvement des œufs a été au cœur des tensions qui avait accompagné les premières années de fonctionnement de la réserve ; cette revendication, appuyée sur la référence à des pratiques ancestrales, restait un point de fixation majeur, très visible et parfois spectaculaire, de ce qu’il faut sans doute lire comme une opposition plus globale à un dispositif de protection mal compris et mal accepté. Il semblait donc nécessaire d’apporter une base scientifique à la réflexion sur l’interdiction de prélever des œufs, par une meilleure connaissance des modèles prédictifs des populations et des conditions de la réussite d’incubation.
La partie « biologique » de l’étude visait à mettre en place un modèle de fonctionnement de la plage afin de déterminer la probabilité qu’un nid arrive au terme de son incubation et produise des émergences. En effet, les données disponibles sur l’incubation des œufs dans la région indiquaient que de très nombreux œufs n’arrivaient jamais au terme de l’incubation (30% plage de Yalimapo). Pour ce modèle, de nombreux paramètres devaient être estimées car les données n’étaient pas disponibles : (i) l’hétérogénéité des localisations des pontes (ii) la distribution des pontes (phénomène d’agrégation) (iii) effet de la densité dépendance sur le taux de réussite.
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