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À LA RECHERCHE DE LA COURESSE DU DIAMANT

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Martinique  |  2014-2018

Depuis le début du deuxième siècle, la redécouverte d’espèces présumées éteintes est devenus un sujet d’intérêt majeur dans les études de conservations, de systématiques ou de biogéographies. Le nombre de redécouverte est en grande augmentation, probablement du à une combinaison du progrès technologique actuel grandissant et l’accès toujours plus facile aux sites autrefois encore très impénétrables. Cependant, encore aujourd’hui une grande majorité des espèces sont représentées seulement par un ou plusieurs spécimens, stockés dans les collections des muséums, collectés il y a plusieurs dizaines voir centaines d’années...

Sur la base de sa forte concentration en espèces endémiques et de sa dégradation du milieu, les Antilles sont considérés comme un « hot spot » de biodiversité dans lequel les programmes de conservations doivent être prioritaires. Plus précisément les Petites Antilles représentent un exemple parfait pour les questions biogéographiques de part ces grands nombres d’iles très contrastées et leurs fort niveaux d’endémismes associés : ces iles abritent 25 espèces de serpents dont 87.5% d’entre elles sont endémiques et certaines les plus rares au monde. Sachant que ces écosystèmes insulaires sont connus pour être beaucoup plus sensibles que les écosystèmes continentaux, les espèces de ces milieux sont spécialement vulnérables aux perturbations humaines.

A l’intérieur de la famille des Colubridae, le genre ancien Liophis Wagler, 1830 (maintenant Erythrolamprus et Lygophis) témoigne d’une grande diversité, avec plus de 41 espèces habitant l’Amérique du Sud et Centrale, ainsi que plusieurs iles océaniques. Ces serpents d’une taille assez modérée (taille totale entre 500 et 1500mm) sont généralement terrestres, bien que certains puissent être semi-aquatiques. Parmi elles, seules 4 espèces sont présentes dans les petites Antilles ; 2 éteintes (Erythrolamprus ornatus de Saint Lucie et E. perfuscus de la Barbade), l’une présente sur trois iles (E. juliae, Dominique, Guadeloupe et Marie Galante) et l’espèce endémique en danger d’extinction E. cursor de Martinique.

Cette dernière espèce était très commune en Martinique durant le 18ème et 19ème siècles. Cependant, très peu d’individus ont été observé depuis la deuxième partie de ce siècle. La dernière observation de ce serpent en Martinique est un individu capturé en 1965 proche de Fort de France. En outre, le dernier rapport publié de la présence de cette couleuvre en Martinique provient de 1962 sur le rocher du Diamant, petite ile (5,8hec) à 2km du la cote sud de la Martinique. Deux individus supplémentaires ont aussi été collectés sur ce rocher en 1964 et 1968. Mais depuis plusieurs spécialistes ont réalisé de courtes missions sur ce rocher pour essayer de vérifier la présence de cette espèce, malheureusement sans succès. Ainsi, l’absence d’observation de cette couleuvre depuis plus de 40 ans suggère qu’elle pourrait être récemment éteinte.

L’introduction de prédateurs dans les Antilles représente une menace majeure. Notamment, l’introduction de la mangouste a causé des dégâts très importants en Martinique. Le rocher du Diamant représente actuellement le seul écosystème qui n’a pas été envahi par la mangouste, expliquant probablement la présence E. cursor jusqu’aux années 1970. Le Rocher du Diamant est une île de 175 mètres de haut et de formation volcanique où a vu se développer une végétation sèche spécifique adaptée aux embruns et aux anfractuosités du rocher. La faune y est aussi très spécifique avec la présence de rongeurs invasifs, d’oiseaux marins nidifiant ou bien encore des chauves souris.

L’objectif de ce projet « DIAMANT » est donc multiple ; (i) Vérifier l’absence ou la présence de E. cursor sur le rocher du Diamant, (ii) Réfléchir sur ces potentielles interactions avec les autres espèces présentes afin d’expliquer son adaptation ou son extinction, et (iii) Etudier la présence et l'impact des muridés sur l’ensemble du rocher. Pour cela, mon équipe à passé plus de 10 jours en autonomie complète sur ce rocher intégralement protégé afin d’étudier cet écosystème si particulier et vérifier la présence ou « l’extinction » de ce serpent endémique, E. cursor.

Mes Publications sur ce projet  |

CAUT PDF38
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PDF38Caut S, Jowers MJ. 2016. Is the Martinique ground snake Erythrolamprus cursor extinct?. Oryx, 50: 545-548.

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CAUT PDF27
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PDF27 - Caut S, Jowers MJ, Garcia-Mudarra JL, Alaasad S, Ineich I. 2013. Molecular phylogenetics of the possibly extinct Martinique Ground Snake. Herpetologica, 69: 227-236.

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